SurTaPoitrine

SUR TA POITRINE

 

Côte à côte un seul jour, cent ans d’intimité

Déjà nous nous aimions avant de nous rencontrer

Au-delà des siècles, le bonheur

 

Ô la beauté de cet instant

tu me pris dans tes bras, la gorge serrée, en notre commun silence

Et le silence germa, virginal, à fleur de ma peau

Le silence d’amour profond imprégnant  les saisons

Dans notre lit, la blanche galaxie scintillante de lumières ivres de parfums

ouverts à tous les cieux toutes les fleurs tous les envols

Immobile dans tes bras, la tête sur ta poitrine

La musique nous soulève dans son vol

et de ton cœur à mon coeur résonne, palpitant

un flot de sang bouillonnant exacerbé

Et je sens la chambre haleter, l’univers se réchauffer au rythme de notre souffle

Dans la fusion intime de notre jeunesse infinie

La steppe de septembre immense tumultueuse à travers ma chair

Fermons les yeux pour mieux nous voir

Et pour qu’en moi s’arrête le temps

 

Et le temps s’arrêta

Laissant tout souci toute douleur dehors l’univers

Le soir de lait submerge le store de bambou

Sur ta poitrine, je respire

Aspirant d’un souffle mille automnes mille horizons

Poitrine contre poitrine, le coeur palpitant

Tu signes les noces de ta flèche ardente

 

Dans mon souffle de mille rafales oppressé

Monte le soleil suffocant d’avant l’orage

Comme si je n’avais jamais encore aimé

Comme je t’ai tendrement aimée la nuit durant

De toute une vie en quête de l’amour

Audacieux dangereux dont je ne me réveillerai jamais

Car tu as enserré mon coeur des mille échos du monde sonore que j’ai initié

 

Sur ta poitrine, je respire

Sur mes seins, tu respires

Mille ans fascinés en ce jour se condensent

Et sur mon corps, de chaque duvet germe une plante verte, intensément

En cette soirée de dimanche vibre passionnément Un dimanche triste2

 

Vivre – mourir – se perdre, tout est dans l’oubli, notre vérité !

 

Tous les soirs sont des dimanche soir

Toutes les nuits s’illuminent d’aube, Toi

Comme ce soir, cette tendresse, toi et moi.

 

Sur ta poitrine, ma paix...

 

Un dimanche soir, le 11.9.2005

V.T.L

Adapté du vietnamien par Phan Huy Đường

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1 De “Cette nuit-là”, chanson de Phạm Duy.

2 Célèbre chanson de Seress Rejso – Hongrie, fin du XIX siècle.