Un homme d'Etat, dans son état normal, n'est jamais dans tous ses états. Il est même de son état de ne jamais y tomber, de toujours rester en l'état. Aussi, quand l'éternité en lui-même le fige, le réduit définitivement à l'état stable d'homme d'Etat, les seules traces d'humanité qu'on puisse espérer retrouver de lui, ce sont ses états d'âme. Encore qu'on ne doive jamais savoir s'il s'agissait d'états de fait ou de comédie, car le propre de l'homme d'Etat est justement de n'avoir jamais d'états d'âme, d'être un Etat sans âme.