Un art de l'impossible
La traduction littéraire
1. Est-il raisonnable de traduire une œuvre littéraire ?
La question peut sembler idiote tant nous sommes habitués à lire des oeuvres traduites.
Mais il existe à ma connaissance une cinquantaine de traductions français des deux grands poèmes de Homère. Laquelle est-elle la bonne ? Gallimard est en train de faire retraduire les œuvres complètes de Dostoïevski. Il paraît que les traductions de Gide n'étaient pas fidèles. On dit souvent que la traduction d'une œuvre ne vaut pas l'original, ce dont conviendraient la plupart des auteurs. On dit parfois que la traduction est meilleure que l'original. La plupart des auteurs en disconviendraient. Quant à affirmer qu'une traduction est strictement fidèle à l'œuvre originale, il faut être bien téméraire pour s'y risquer. La question suivante mérite donc d'être posée :
Est-il possible de traduire une oeuvre d'une langue dans une autre ?
Nous pouvons remarquer tout de suite que cela dépend du langage dans lequel l'œuvre s'exprime.
a. Il y a des langages qui n'ont pas besoin d'être traduits.
Le langage mathématique est un exemple. Une fois qu'on s'est mis d'accord sur les axiomes, les règles de raisonnement, les conventions d'écriture, un texte mathématique peut être vrai ou faux, mais dans tous les cas il n'a qu'un seul sens. Il n'est pas nécessaire de le traduire pour le comprendre.
b. Il y a des langages qu'on peut traduire avec exactitude, il y a des traducteurs parfaits
Les langages informatiques en donnent de bons exemples. On définit le langage avec un vocabulaire, une grammaire. On écrit des programmes. Le traducteur parfait est un automate appelé compilateur. Il reconnaît si l'écriture du programme est formellement correcte ou non. Si elle est correcte, il le traduit en langage machine et cette traduction est parfaite. Evidemment, cela n'est vrai que si le compilateur est parfait, s'il ne comporte pas d'erreur. De nos jours, on sait fabriquer des compilateurs parfaits : on ne se donne même plus la peine de les écrire. On définit le langage, on utilise un automate pour générer le programme appelé compilateur. Il existe aussi des traducteurs d'un langage de haut niveau vers un autre, par exemple du langage Basic vers le langage C.
c. Il y a des langages intraduisibles
Il en est ainsi du langage de la peinture, de la musique. On peut broder des discours sur ces œuvres, on ne peut pas les traduire en parole. On peut naturellement les numériser c'est-à-dire les recopier dans un système de codification. Mais on perd toujours quelque chose dans l'affaire. C'est toute la différence entre un appareil photo à 2 méga-pixels et un appareil à 4 méga-pixels. Ce qu'on perd n'est peut-être pas perceptible à l'œil nu, mais la perte est bien réelle et nous pouvons aisément le constater quand nous procédons à l'opération inverse : imprimer l'image à partir de sa copie numérique. Nous ne retrouverons pas l'original.
d. il y a des langages qui se refusent à toute traduction
Celui des caresses par exemple.
e. il y a des langages qui aspirent à être traduits tout en s'y refusant
Le langage littéraire est le plus typique d'entre eux.
2. Qu'est-ce une oeuvre littéraire ?
Un traducteur littéraire traduit des œuvres littéraires. Mais qu'est-ce une œuvre littéraire ? On n'en sait rien. Il n'existe aucune définition communément admise, aucun moyen de détection, de mesure du caractère littéraire, de la valeur littéraire d'une œuvre. En y réfléchissant un peu, nous nous apercevons avec horreur que l'objet de notre travail de traducteur n'existe tout simplement pas. Tout compte fait, un livre n'est qu'une liasse de papier barbouillée d'encre. C'était très exactement ce que les gens voyaient sur les monuments et les parchemins égyptiens avant que Champollion ne les décrypte. Nous pouvons aussi nous en rendre compte en regardant un livre écrit dans une langue que nous ne connaissons pas. Comme l'ont remarqué Sartre et Borges, ce que nous appelons oeuvre commence à naître à travers notre lecture. Ceci est valable pour toutes les langues. Or quand plusieurs personnes lisent le même livre au même moment, il se forme dans leurs têtes des œuvres différentes. L'une l'aime un peu, l'autre beaucoup, la troisième l'aime à la folie et la quatrième ne l'aime pas du tout. Il y a pire. Quand je lis le même livre à deux moments différents de ma vie, il se forme aussi dans ma tête deux œuvres différentes. Laquelle de toutes ces œuvres est la bonne ? Laquelle est l'objet de mon travail de traducteur ?
L'objet de mon travail est donc quelque chose de profondément mystérieux qui n'existe nulle part ni en dehors de moi ni en moi. Il n'existe qu'à travers mon rapport concret avec un objet concret que j'appelle livre. Que recouvre ce rapport ?
Les trois rapports de l'homme au monde
Evidemment, l'homme lit avec son esprit sans lequel les barbouillages d'encre noire n'accéderaient jamais au sens. Mais pour "lire" au sens large, c'est-à-dire accéder au sens d'un texte, il faut avoir des yeux ou à défaut des oreilles, une peau, bref un corps en contact avec le texte. Je lis avec mon esprit, mon corps, mon espace, mon temps, passé présent et avenir, je lis dans la singularité, la personnalité, l'histoire individuelle d'un être humain. L'œuvre qui se forme dans ma tête comporte toutes ces dimensions.
Ceci dit, je ne lis pas n'importe quoi, je lis un texte précis écrit dans un langage précis. Ce texte, ce n'est pas moi, ce langage, ce n'est pas moi, mais sans moi, il n'existe pas. Il comporte des mots qui ont un sens que je comprends ou ne comprends pas, mais que je ne peux pas remettre en question. Il comporte des phrases bâties selon une certaine structure grammaticale. Il comporte des mots que je crois comprendre et qui, en fait, n'ont aucun sens autre que le sens commun, c'est-à-dire un lieu commun dépouillé de toute individualité, l'exact contraire de ce qu'on appelle un style. Ex : je t'aime.
Or les mots sont le seul lien entre l'écrivain, ses lecteurs, ses traducteurs.
Qu'est-ce qu'un mot ?
C'est un signe visuel ou sonore qui véhicule un sens. Dans le cas d'un signe sonore, nous avons :
Son + un sens
D'où vient le son ? De mes cordes vocales et, si je lis en silence, de mon "oreille intérieure", c'est-à-dire de la mémoire d'un son que mes oreilles ont capté jadis.
D'où vient le sens ? Du cerveau. Mais il n'y a pas de sens dans un cerveau !
Comment se fait-il qu'un son véhicule un sens ?
Nous touchons ici au sens le plus profond, le plus complet du travail de traduction littéraire, dans les deux sens du terme sens, sensation charnelle et signification intellectuelle. Le sens d'un mot n'est pas une chose qui existe quelque part, c'est un rapport à... Un rapport entre quoi et quoi ? Entre qui et qui ? Naturellement, c'est au départ un rapport entre deux objets matériels. Il faut bien que la lumière se réfléchisse sur une feuille de papier et vienne frapper mon œil pour que je puisse lire. Ce rapport en soi existe entre tous les objets de l'univers. Il ne crée ni sensation ni sens. Pour que naisse une sensation, il faut que l'un des termes de ce rapport soit un être vivant. Ceci est valable pour tous les êtres vivants. Il suffit d'approcher une allumette enflammée de la peau d'un ver de terre pour qu'il vous prouve qu'il n'est pas indifférent aux qualités de la vie comme le chaud, le froid, etc. Pour que le signe accède au sens, il faudrait en plus que ce rapport recouvre une dimension spirituelle dont la caractéristique est : il éveille dans mon esprit un sens qui est le même que celui qu'il éveille dans l'esprit d'autrui. Sans ce phénomène, ce n'est pas la peine de causer sur la littérature : les hommes ne seraient même pas en mesure de causer entre eux. Le seul fait de lire implique donc trois choses :
· la présence de deux individus en tant qu'esprit
· un processus d'échange entre eux médiatisé par un son
· et comme lorsqu'on parle, on parle toujours de... quelque chose, l'existence d'un monde commun.
Cela signifie que le moindre mot que nous utilisons exprime à des degrés divers un triple rapport, le rapport de l'homme au monde matériel, le rapport de l'homme à la vie, le rapport de l'homme à l'homme.
Ce rapport de l'homme à l'homme à travers leur rapport commun aux choses peut se limiter à l'appropriation intellectuelle commune des hommes vis-à-vis des choses concrètes : table, chaise, arbre ou vis-à-vis des rapports quantitatifs entre elles, par exemple dans le langage des sciences physiques : mètre, centimètre, degré...
Ce rapport peut aussi intégrer, sous une forme abstraite particulière, le rapport vivant de l'homme aux chose : bleu, blanc, noir, jaune, etc. Evidemment, le bleu que je vois n'est pas celui que vous voyez. C'est seulement ce qui nous est commun dans notre capacité de sentir le monde, ce qui nous est commun en tant qu'individus de la même espèce. La chouette ne verrait pas la même chose que nous.
Ce rapport peut s'étendre à une relation culturelle entre l'homme et l'homme dans un double sens, entre un homme et un autre homme, entre un homme et lui-même, sa propre humanité.
Exemple, le mot caresser peut exprimer l'un de ces trois rapports ou les trois en même temps.
On caresse un objet pour évaluer sa dureté ou sa mollesse.
On caresse un être vivant pour sentir son inertie ou ses frissons.
On sait parfois se caresser en caressant, comme quand on caresse une femme parce qu'on l'aime. Comme l'exprime fort bien la langue française, on se fait caressant, on devient caressant, on devient un autre homme.
Que nous soyons écrivain ou lecteur, quand nous ranimons un mot, nous ranimons ce triple rapport de l'homme au monde, à la vie, à l'homme.
L'écrivain utilise un langage, le lieu commun d'une culture pour exprimer sa singularité d'homme dans ces trois rapports. De ce fait, il contribue à maintenir "vivant" et parfois à enrichir le patrimoine culturel de son pays.
Le lecteur utilise le même lieu commun pour enrichir ses connaissances, sa culture, pour s'ouvrir à la diversité infinie des hommes. Par là, il contribue aussi à maintenir "vivant" une culture et, quand il aime une écriture, il enrichit sa propre personnalité, sa propre singularité, avec la singularité des autres, il contribue aussi à enrichir un patrimoine culturel.
Pour moi, il y a littérature lorsque, au-delà des lieux communs, se révèle la présence singulière d'un être humain. C'est cette présence singulière qui contribue à m'ouvrir d'autres dimensions de l'humanité, de la culture. La littérature, c'est ce qui se profile au-delà du langage. Il y a littérature quand le langage est en question.
Pourquoi en est-il ainsi ?
Parce que notre langage est ligoté dans des formes aptes à nous permettre la connaissance positive du monde, mais inapte à nous faire vivre la variation constante, infinie des formes de vies et de pensées. Le langage, pour devenir lieu commun donc compréhensible doit se figer et s'appauvrir. Pour devenir humain, c'est-à-dire singulier, changeant, il doit se faire littéraire.
En attendant le jour hypothétique où l'on pourra mettre une caresse ou un amour en équation, on peut sans rougir essayer de caresser un poème, une nouvelle, un roman.
3. Peut-on traduire fidèlement une oeuvre littéraire ?
Cette sempiternelle question n'a pas de sens. On ne sait pas dire à quoi, à qui on doit être fidèle.
· à quoi : l'œuvre n'est pas une chose qui existe indépendamment de moi
· à qui : personne ne peut le dire, même l'auteur, car ce qui n'existe plus !
L'auteur est peut-être mort. Pire, même s'il est vivant, ce n'est plus la même personne et il serait probableblement incapable de réécrire tel quel le texte que je lis.
La personne singulière qui a écrit ce texte singulier, c'est moi qui l'ai révélée, c'est moi qui l'ai ramenée à l'existence. Elle n'est qu'un moment de la vie l'auteur lui-même. Mais ce moment au lieu de s'anéantir dans le temps comme il se doit s'est mis à revivre en moi.
L'œuvre littéraire, c'est une âme humaine devenue objet, un objet monstrueux qui aspire à renaître comme âme humaine, et qui n'y arrive qu'à travers l'âme d'un autre être humain.
4. Y a-t-il un sens à vouloir traduire une oeuvre littéraire ?
Dans un sens, il n'est pas raisonnable de traduire une oeuvre littéraire. Ce qui constitue le littéraire, l'atmosphère d'une oeuvre, le style d'un écrivain, bref, la singularité d'une écriture, n'est pas traduisible. Cela se voit nettement en poésie.
Mais il est souhaitable de s'y livrer. C'est un pari hasardeux, risqué, mais qui a un sens, une valeur.
– Ce monde nous est commun, c'est notre berceau, notre cercueil, nous n'avons pas d'autres endroits pour naître, vivre, exister, mourir et, de temps en temps pour nous aimer. Si nous voulons exister autrement que les bêtes, il nous faut un monde humain. Or le monde devient humain par le langage. Le langage est le fondement de la culture, ce qui nous distingue des animaux. Mais il ne devient langage que s'il est vécu en partage. Il est la forme d'existence de l'esprit, il donne la mesure de notre bestialité et de notre humanité, de notre servitude et de notre liberté.
– Ce monde est le produit de l'humanité, des morts, des vivants. Cette humanité nous lègue à la fois sa barbarie, ses chaînes, et sa liberté. C'est dans l'art, la littérature qu'on peut le mieux retrouver la liberté des hommes, parce que l'art, la littérature, c'est l'expression, à un moment de son existence, d'un individu face au monde.
– Écrire est un acte de liberté, de générosité qui en appelle à la liberté d'autrui, et la questionne, c'est une invitation à devenir humains ensemble.
– Lire un est aussi un acte de liberté, de solidarité, de création, à travers lequel une liberté répond à une autre liberté, une générosité répond à une autre générosité.
– Enfin, traduire est un acte de recréation dans lequel une liberté prend le risque d'aimer et de faire aimer une autre liberté.
Pari perdu d'avance dirait-on car je ne peux recréer que ce que j'ai reçu mais, dans ce cas-ci, je ne peux recevoir que ce que j'ai créé à travers ma lecture. C'est vrai pour la première lecture où on découvre l'œuvre. Ce n'est plus vrai quand on la traduit. Pour le traducteur, il y a tout de même une limite à son imagination et le mot recréation a ici un sens précis : celui qui lit découvre, celui qui traduit connaît déjà tout, peut-être mieux que l'auteur lui-même en cours de rédaction. Le traducteur est moins libre. Mais en cela, il peut être plus profond : l'éclat particulier d'un mot, d'une phrase prend toute son ampleur dans le cadre de l'ouvrage.
5. Le sens particulier de la traduction des oeuvres littéraires vietnamiennes contemporaines.
Pour moi, traduire des œuvres littéraires vietnamiennes contemporaines est une aventure riche, douloureuse, qui peut apporter un éclairage particulier au monde contemporain. En voici les raisons.
1. La langue vietnamienne est en partie une langue archaïque proche de la source du langage, du jaillissement des mots. En cela elle exprime un type de rapport au monde qui mérite d'être conservé, développé. Voyons quelques caractéristiques :
· Sa syntaxe est peu contraignante.
· Elle est extrêmement riche en onomatopées dans le sens large : des sons correspondant à une expérience physique, notamment au niveau des adjectifs, des adverbes : quốc quốc, róc rách, bầy nhầy, nhớp nháp, cồm cộm, lom ngom, etc...
· Elle est d'une musicalité extraordinaire : 72 voyelles simples.
· Elle organise nos rapports au monde d'une manière moins abstraite que la langue française.
Voici un exemple. En français nous disposons d'articles féminin, masculin, singulier, pluriel, défini, indéfini, de lieu, de temps, etc. En vietnamien, il en va autrement. Tout d'abord, presque tous les mots sont neutres. Người signifie humain sans distinction de sexe. Pour indiquer que les humains ne sont pas des choses, qu'ils font partie du monde vivant, on associe à ce mot l'article con qui ne s'applique qu'aux êtres vivants mais pas aux choses. Con signifie en fait enfant, rejeton. Pour indiquer qu'il s'agit d'une personne de sexe féminin, on lui ajoute un attribut : người đàn bà (femme) ou người con gái (jeune fille). Quant aux pronoms personnels, j'éviterais de les énumérer. Disons simplement qu'il y a de multiples manières de dire "je", chacune d'elle exprimant immédiatement un rapport humain concret, social, familial, sentimental, etc. Autrement dit, les Vietnamiens catégorisent leurs relations au monde de manière différente des Français.
Concrète, charnelle, sensuelle, poétique, la langue vietnamienne exprime une forme de relation humaine au monde proche du naturel.
Des écrivains comme Bảo Ninh usent abondamment, et même abusent de ces propriétés de la langue vietnamienne. Pour bien traduire certains textes de Trần Vũ, comme Les rues antiques de Hội An, il faudrait à la limite singer les poèmes de Francis Ponge.
Ces caractéristiques en font bien précieux pour l'humanisation du monde et du langage contemporain trop assujetti à la science, à la logique formelle, mais elles constituent aussi une limitation dans la maîtrise du monde matériel.
2. La langue vietnamienne est profondément confucéenne. Beaucoup de concepts sont intraduisibles : tình nghĩa. Néanmoins, ce qu'on ne peut pas traduire avec des mots, on peut justement le faire sentir à travers la littérature
3. Dans sa syntaxe, la langue vietnamienne est profondément marquée par le rationalisme de la langue française.
4. C'est enfin une langue profondément polluée par les idéologies du vingtième siècle.
Après 30 ans de guerre, un demi-siècle de glaciation culturelle, les écrivains contemporains du Vietnam se débattent avec cette langue, nus, sans repères, désarmés, pour affirmer leur humanité, leur singularité face à leur temps. Pour ce faire, ils doivent remettre en question leur héritage culturel et réinventer leur langage.
Il y a eu toutes sortes de tentatives, dans toutes sortes de direction, avec toutes sortes de résultats, à travers les voix de
Nguyễn Huy Thiệp, Bảo Ninh, Phạm Thị Hoài, Dương Thu Hương, Cung Tích Biền, Trần Vũ, Đỗ Kh., Khánh Trường, Phan Thị Vàng Anh, etc.
Que sortira-t-il de cette aventure humaine, culturelle, je ne sais pas. Mais il est certain pour moi qu'elle va clore un drame historique du monde et de notre pays. Le Vietnam à venir est déjà gravé dans la réalité matérielle, économique, sociale par le marché capitaliste. Il est en train de s'ébaucher dans les tâtonnements de l'art et de la littérature contemporaine du Vietnam.
Sentir ces tâtonnements et ces exigences, les comprendre, les aimer, les recréer dans une autre langue, à travers le prisme déformant de ma propre singularité, pour les partager avec d'autres êtres humains, c'est bien sûr un pari des plus hasardeux, mais c'est aussi un acte libre et aimant qui donne un sens, une valeur à la vie, à l'écriture. Souvent, on n'y arrive pas, parfois, on y arrive mal, de temps en temps, on réussit, alors, on a apporté à une culture une nuance d'humanité venue d'une autre culture, on a contribué à rendre ce monde un peu plus commun, un peu plus libre, un peu plus aimant, en un mot, un peu plus humain.
23/02/2004
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