François Hollande, Le Grand Fossoyeur
M. Hollande, dans cette interview, ne se soucie que de lui-même.
Il n'a jamais imaginé cette incongruité : nous autres Gaulois de toutes origines, de tous horizons, et néanmoins héritiers de Descartes, on s'en fout. On le juge sur des choses basiques : qu'a-t-il proclamé ? qu'a-t-il promis ? qu'a-t-il fait ?
Il a proclamé et promis, sur le plan du vocabulaire, beaucoup de valeurs de gauche. Les mots, tout le monde (peut-être) le sait, c'est du vent, et le vent se vend bien : il ne coûte rien.
Bon, passons.
Médiatiquement correct. Politiquement minable. Du moins si politique est encore un concept qui porte sens dans la culture gauloise d'aujourd'hui.
M. Hollande non seulement aimerait prolonger sa présidence d'un second mandat présidentiel. Inimaginable, mais vrai : la France, une certaine France au moins, en est là, elle courbe le dos ; il n'y a pas d'autre alternative : lui ou le chaos des droites, de modérée à extrême. Apparemment, ce sera le cas.
Il aspire à plus : laisser une trace dans l'Histoire Gauloise.
Il en laissera une, c'est sûr : Grand Fossoyeur du Parti Socialiste français, dans le sens strict du terme : l'homme qui creuse un trou dans la terre pour y déposer un cadavre.
Soyons précis. Le PS, ou ce qui se cache derrière ce nom, gigotera encore longtemps. Il reviendra même au pouvoir, par le temps qui court, qui sait ?
Mais les idéaux qui ont auguré à sa naissance en 1905 (SFIO, Jean Jaurès) et sa renaissance dans les années 70, sont bel et bien morts depuis longtemps. Sa composition sociale, sa direction surtout, n'ont plus rien à voir avec le mouvement émancipateur du 19e et 20e siècle qui l'a enfanté. C'est ce PS-là que François Hollande va enterrer. Par ses mensonges, par son action. Son quinquennat le prouve : ce PS-là n'existe plus.
Soyons juste. Ce PS-là, François Hollande ne l'a pas tué. Il était déjà plus que violacé quand François Hollande a accédé au pouvoir. Il a commencé à se décomposer sous François Mitterrand quand, tournant casaque à la politique de rupture avec le capitalisme, pour conserver son pouvoir, il s'est transformé en serviteur assidu mais "critique" et "moralisateur" du capitalisme. Et "tous" les cadres du PS, dirigeant au moins, avec lui. Le vocabulaire de gauche devient progressivement le masque d'une politique de droite. C'est toute la problématique de la gauche depuis les années 80. Amen.
Les mots, dont les mots socialistes, ont la vie dure, surtout chez qui y voient de l'espoir dans un monde désespérant, désespéré, un avenir meilleur, de la dignité, un sens, une valeur à la vie, une possibilité de devenir humain en faisant l'humain.
Avec Hollande, les mots associés aux mots PS, n'ont plus de sens, de valeurs. Ce n'est pas sa faute. Il a fait et dit exactement comme ses prédécesseurs.
Que pouvait-il faire et dire d'autre dans sa soif de pouvoir, aujourd'hui ? Le pouvoir réel a parfois besoin de masques politicards. Quels que soient les masques qu'il utilise momentanément, il continue d'agir réellement. Les masques ne peuvent avoir que des pouvoirs de masques, parfois médiatiquement grandioses, mais toujours évaporés dans le terroir de l'action réelle. Hollande a été, au plus haut niveau, un de ces masques.
Néanmoins, il a réussi ce qu'aucun de ses prédécesseurs n'ont réussi, révéler à tous : tous ces discours "socialistes", c'est du bidon. Ce n'est pas rien !
Merci, Seigneur !
Hè hè.
2016-09-30