Règle de conformité des temps en français
J’en ai souffert, ô combien ! Pour pas grand-chose…
1/ De nos jours, même l’Académie, la fameuse que le monde nous enviait, ne nous demande plus d’écrire comme au 19e siècle, voire, comme au début du 20e. Elle tolère, à raison, mais peut-elle faire autrement ? beaucoup de chose. Les quelques écrivains de talent qui y ronronnent ne se privent pas d’en profiter !
Quel est le fond du problème ?
La grammaire élaborée du temps de Richelieu jusqu’au 19e siècle par un petit pinacle d’experts ès belle langue française est imbue d’un rationalisme formel qui n’a rien à voir avec le temps humain. Résultat : le bon peuple la viole tous les jours, allégrement. Puis de grands écrivains finissent par imiter la populace pour se libérer de ce carcan réducteur. C’est ça, la dialectique dans le domaine du langage !
Néanmoins, dans certains cas, il est bon de la respecter pour la clarté et l’élégance du discours. Hé oui, la logique formelle y contribue lorsqu’elle est adaptée au sujet en cours d’exposition.
2/ Sans le présent de narration, il ne reste pas grand-chose de la littérature française. En inventant ce "concept", le savoir académique se plie, nolens volens, au pouvoir de la langue vivante.
3/ Par exemple, l’imparfait de subjonctif se remplace dans la plupart des cas par le présent du subjonctif pour éviter de casser les oreilles du lecteur sans lui apporter quoi que ce soit en plus. Néanmoins, dans certains passages, il contribue à la beauté du texte.
Au total : ce qui prime, c’est le sens, mais dans l’ordre suivant, hé oui ! pour ce qui concerne un texte de réflexion : signification, sentiment, sensation, objet.
Pour d’autres textes, ce n’est pas le cas.
Bien sûr, ce n’est que l’attitude personnelle de qui n’a aucun pouvoir sur la langue qu’il utilise pour penser et aimer ce monde, le nôtre, qui vaut ce qu’elle vaut. Mais elle colle avec l’usage contemporain du français.
2011-12-08