Trumperie

Quand on n'y comprend rien, on se pose, on pose des questions. Ce que font nos journaux.

Malheureusement, nul ne peut poser de bonnes questions sans avoir au préalable une bonne compréhension du problème mis en question. C'est le cas de nos journaux. Incapables de poser de bonnes questions, ils posent quantité de fausses questions, de quoi amuser la galerie intello. En voici une, tout dernièrement : 

Que va faire Donald Trump ? 

Pour l'essentiel, M. Trump fera ce qu'ON lui "conseillera" de faire, un point, c'est tout. C'est pourquoi "les marchés", surtout financiers parient sur lui.

Que peut-il faire d'autre ? Rien. Ou des pitreries, mêmes sanglantes. En quoi peuvent-elles gêner les marchés ? Surtout lorsqu'elles sont le fait d'un président pas moins démocratiquement élu que Obama ou Hitler. Dans un sens, l'élection de Trump peut être une chance pour "la démocratie", pas celle que je supporte aujourd'hui et qui peut-être nous pourrira, mais celle dont ont rêvé quelques nobliaux ou intellos avant la lettre aux 17e-18e siècles européens. Eh oui, comme tant d'autres, Démocratie est un concept creux : on y trouve ce qu'on y met. Comme un mirage dans le désert. Comme tout désert, elle est délétère.

C'est une chose de jouer au bateleur de foire devant des dizaines de millions de gens désespérés, exaspérés, prêts à tout casser, et gagner une élection.

C'est tout le mérite de Michael Moore de l'avoir discerné très tôt malgré le lessivage statistique et médiatique qui nous sert d'information quotidienne. Cette vue n'a rien de visionnaire comme les media se consolent et se plaisent à nous susurrer pour nous consoler nous-mêmes de notre myopie pour ainsi dire congénitale. Elle est bassement réaliste, matérialiste : l'élection se joue dans une dizaine d'États dits pivots ; 5 de ces États appartiennent à la "ceinture de rouille", terres désolées de la désindustrialisation liée à la politique de mondialisation capitaliste (ce mot est de moi, il fait référence à la théorie de Marx sur le Capital en tant que moteur de l'Histoire) préconisée et accomplie par la fine fleur de la "classe politique" démocrate et républicain qui, depuis "toujours", à tour de rôle, gouverne le pays. Sur ces terres, survivent, végètent des millions d'hommes et de femmes qui n'ont plus d'humain que leur passé. Il suffit à Trump de gagner leurs votes pour gagner les élections. Il les a tous gagné.

C'en est une autre de mettre en œuvre une politique (dans le plein sens du terme).

a- il faut d'abord avoir une politique. Il n'en a pas, on le saurait.

b- il faut avoir une armée de gens non seulement prêts à la mettre en œuvre mais disposant, entre autre, du savoir pratique de le faire. Il ne les a pas.

Trump a 2 mois pour nommer 3600 personnes à des postes stratégiques dans l'appareil d'État. (Obama, si ma mémoire est bonne, a pourvu plus de 7000 postes dans ce laps de temps).

Où va-t-il les trouver, qui soient corps et âme, compétence incluse, à sa botte ? 

À voir les gens dont il vient de s'entourer, il faut être naïf pour croire que Trump soit en mesure de les séduire, acheter ou terroriser au point d'en faire ses créatures. C'est plutôt le contraire qui est à prévoir.

 

Finita la commedia. Y comprise la démocratique comédie. Passons aux choses sérieuses. Et c'est : A → A + A', A' > 0.

La première phase a déjà commencé. On verra si elle donnera naissance à d'autres SOROS.

"Attachez vos ceintures" comme le recommande l'éminent Le Monde pour accueillir les clowneries intellos de Trump. Blindez vos fesses ou plutôt votre trousse pour recevoir la raclée.

 

Au total, 2 sujets de réflexion émergent qui en valent la peine : 

1- ON. Qui ? Quoi ? Où ?  Quand ? Comment ? Pourquoi ? 

"on" ne s'en tirera pas avec des arguments du type ON = La Finance, Les Marchés, financiers entre autres. Ce jeu de massacre entre concepts creux n'a jamais mené à rien.

2- A → A + A', A' > 0. Mêmes questions que ci-dessus.

2017-01-01